VIS MA VIE DE NAVETTEUSE par Anne Löwenthal

Puisque ni lui, ni ses prédécesseurs, ni ses prédécesseuses, n’ont répondu à mon invitation de passer une semaine sur ma ligne, j’ai décidé d’offrir à Georges Wilkinet un petit compte-rendu quasi quotidien de ma vie de navetteuse #SNCB.
Le ”quasi”, ce n’est pas parce que je zappe les jours où tout va bien, c’est parce qu’il y a des jours où je ne prends pas le train.

Ce matin, le train de 7h38 est parti à l’heure de La Louvière Sud.
Là, on vient de quitter Écaussinnes avec environ 7 minutes de retard (il paraît qu’il y a un problème de j’sais pas quoi au démarrage, mais il y a aussi un problème avec les haut-parleurs, qui émettent en cet instant un ”tût tût” de mauvais augure, alors je ne peux pas être plus précise).

Braine-le-comte : on nous annonce un problème de traction, et donc un risque de ne plus repartir. On nous précise que le prochain partira dans 5 minutes de… La même voie.
Ah finalement, d’une autre voie.

8 minutes, toujours rien.
Le train suivant sur la voie où on est descendus (Jurbise) est annoncé avec environ 6 min de retard. Tandis que le nôtre, déjà 9 minutes en retard, arrive avec, nous dit-on, 5 minutes de retard.

(Christophe, un autre passager , intervient dans le “reportage” : “J’arrive à Jurbise. On a 3 voitures au lieu de 6. Restez sur votre quai… !“)

Il est 8h41 (j’ai rendez-vous à Schuman à 9h, autant dire que c’est mort).

On approche de Halle en nous annonçant (en flamand uniquement, dans un train uniquement peuplé de wallons) 14 minutes de retard. On est déjà à 15.

On est au Midi, on attend que la voie se dégage…
Il est 9h, heure à laquelle je devais arriver à mon rendez-vous.

Le pire c’est que je me suis levée une heure plus tôt ce matin pour être sûre d’être à l’heure…

Anne Löwenthal (en direct de son portable)

NB : Une amie qui fait le trajet Charleroi/Bruxelles a posté ça ce matin… :
A la SNCB, pour la Saint-Nicolas, on a été gâté : quatre wagons simples au lieu de huit double-étage“.

Commentaire de Yves (un autre passager) : “Nous étions donc dans le même train …. Je suis arrivé avec 14 minutes de retard au taf alors que, train à l’heure, j’y arrive avec 15 minutes d’avance…

Vis ma vie (la suite du 8 décembre).

Je n’ai pas pris le train aujourd’hui, mais j’en ai parlé. Et vraiment, vraiment, on n’en peut plus d’entendre que du pognon (le nôtre) est investi sans voir la différence. On n’en peut plus d’attendre des améliorations qui-ne-se-font-pas-en-jour. ça fait des décennies qu’on attend. Qu’on nous dise que oui, c’est le bordel, que oui, c’est inadmissible et qu’on nous montre une réelle volonté que ça change. Là oui, on pourra attendre. (A.L.)

En fait, et oui je suis vulgaire, je n’en ai rien à foutre. On paye de + en + cher pour un service de + en + merdique. Alors quand bien même ce serait le plus gros investissement depuis la nuit des temps… (Je connais la suite : faut patienter. Ca aussi, on nous le dit depuis 20 ans).”

“Si au moins le ministre reconnaissait que c’est la cata, qu’on est maltraité·es et qu’il faut en faire une priorité (pour les usager·es, les employé·es et la planète), si enfin on avait le sentiment qu’au moins quelqu’un reconnaît le problème et s’y attelle, mais non, “le train, c’est sympa”.

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