MACHIAVEL, ZAPPA, LA MORT par Jean-Pierre Froidebise (sur Facebook)

On pourrait croire que les dernières décisions de Marc Ysaye pourraient faire du tort au célèbre groupe belge dont il fait partie. Soyez certains qu’il n’en sera rien, les rares personnes qui renonceront réellement à aller voir ce groupe et à acheter ses albums seront avantageusement remplacées par un public de costards bleus, et donc il est plus que probable que non seulement le band sera régulièrement convié à jouer pour les festivités du parti en question, mais de plus il ne fait nul doute que les prix seront plus élevés.
Excellente affaire réalisée par un homme qui était déjà connu pour aimer l’argent, l’argent et le pouvoir étant une seule et unique chose, son but est à présent atteint et vos commentaires outrés n’y changeront strictement rien.
La seule chose qu’on puisse affirmer avec certitude c’est qu’il risque d’être fort peu crédible si il a un jour la mauvaise idée de faire une conférence sur Frank Zappa.

X X X X X

Une chose qui me parait à présent tout-à-fait certaine est que nous vivons en permanence comme de parfaits imbéciles. Nous sommes là à nous prendre la tête pour des broutilles, nous querellons à tout propos, avons des idées sur tout et voulons à toute force les imposer, défendons nos points de vue jusqu’à nous battre, avons des certitudes quant aux choses à faire et à ne pas faire, et de la meilleure façon de conduire le monde…
Et puis soudain nous sommes face à la mort, que ce soit la nôtre ou celle d’un de nos proches.
Alors là nous faisons des yeux ronds, nous nous effondrons totalement, perdons tout intérêt pour nos occupations habituelles et pleurons sur notre sort.
Rien dans notre façon de vivre, rien dans cette société, rien dans cette civilisation ne nous prépare à la mort, que nous ne voulons pas voir, pas fréquenter, pas imaginer et que nous résumons à des assurances obsèques et des placements en maison de repos, tout en faisant le maximum pour avoir l’air de vieillir le moins possible, alors que nous devrions nous familiariser avec elle depuis notre plus jeune âge pour qu’elle soit exactement comprise et acceptée pour ce qu’elle est effectivement : un aboutissement, et non une malédiction. Je n’irai pas m’asseoir à la droite du Seigneur, je n’irai pas au pays des chasses éternelles ni au banquet d’Odin, je n’irai pas rôtir en enfer, je ne deviendrai pas un fantôme et je ne reviendrai pas non plus sous la forme d’un bégonia ou d’un orang-outang.
Je m’en irai une fois pour toutes, ravi, repu, satisfait, comblé, fatigué, certes, mais je l’espère, je partirai sans regret et joyeusement. Dans le cas contraire, j’aurai raté ma mort.

Je vous souhaite une excellente nuit.

Jean-Pierre Froidebise (sur Facebook)

Photo Michael Gwyther-Jones  (Flickr)

Pas de commentaires

Poster un commentaire