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Nous sommes le 5 août 2022.

Guy de Maupassant

Le 5 août 1850
Voilà 172 ans, naissait Guy de Maupassant, écrivain, journaliste, auteur de contes, romans et nouvelles… Mon conseil : lisez-le.
Et si mon conseil ne vous suffit pas, voici l’avis d’Émile Zola : « Dans la suite des temps, ceux qui ne le connaîtront que par ses œuvres l’aimeront pour l’éternel chant d’amour qu’il a chanté à la vie ».

Au chapitre des faits divers mémorables

Le 5 août 1952, à Lurs, dans les Alpes de Hautes Provence, un certain Sir Drummond, sa femme et sa fille sont abattus avec une arme de la deuxième guerre mondiale. Ce crime célèbre dans les annales de la justice française est connu sous le nom « d’affaire Dominici », du nom de Gaston Dominici, condamné à mort sans preuve lors d’un procès bâclé, sinon truqué. Après plus d’un an d’enquête piétinante, les Anglais souhaitaient vivement qu’on trouve un coupable. Ce fut fait. Peu de temps après, Gaston Dominici était gracié, puis libéré. Beaucoup de temps et de moyens perdus, mais du pain bénit pour les medias et l’industrie du spectacle.

Toujours dans le domaine du spectacle

Le 5 août 1962, Norma Jean Baker Mortenson, dite Marilyn Monroe est retrouvée morte, nue sur son lit à son domicile de Los Angeles. L’enquête conclut au suicide. S’il y a un moins de vingt ans qui lit ceci, qu’il sache que Marylin était une actrice de cinéma du 20ème siècle du genre blonde pulpeuse avec des tas d’amants parmi lesquels on compte Yves Montand et, au moins, un Kennedy. Parmi ses films : « Certains l’aiment chaud »”, « 7 ans de réflexion », « Quand la ville dort », « Les hommes préfèrent les blondes », …Une icône planétaire dirait Madame Figaro.

Je vous aurais bien mis en lien une vidéo de Marylin Monroe, mais j’ai mieux sous la main. :
Figurez-vous que c’est justement le 5 août 1910 qu’est décédé Constant Marie, dit « Le Père Lapurge », communard, militant, poète et chansonnier libertaire.
Il est né le 27 août 1838, à Ste-Houvrince (Calvados). Ouvrier maçon, il participe à la Commune de Paris et sera blessé durant les combats. Blessure qui l’aurait contraint par la suite à se faire cordonnier. Auteur-compositeur de chansons révolutionnaires dont les plus connues sont « Dame Dynamite », « le Père Lapurge » (à laquelle il devra son surnom) et « La Muse Rouge ». Ce chant de révolte composé en hommage à Louise Michel donnera son nom à un célèbre groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires du début du XXe siècle venus d’horizons différents, socialistes, libertaires, libres-penseurs, réfractaires ou anarchistes, partageant le même idéal pacifiste et se définissant comme « Groupe libre de propagande par les arts et la chanson ».
À ce groupe appartiendront des personnages comme Gaston Couté, Eugène Bizeau, Sébastien Faure, Clovys… et bien entendu Constant Marie. Quelques décennies plus tard, Jacques Prévert et Pierre Dac feront aussi partie de ce groupe d’artistes informel et peu conventionnel.
On ne s’ennuyait pas à cette époque-là. On brocardait allègrement les puissants, les curés, les gendarmes. Lors des multiples fêtes de groupes anarchistes, Constant Marie, en propagandiste actif, ne manque jamais de réjouir son auditoire. Ses propos virulents finissent par attirer l’attention de la police qui ne cessera de le surveiller. Le 1er juillet 1894, son domicile est perquisitionné; des livres et les textes de ses chansons sont saisis.
Arrêté et Interrogé par le juge d’instruction, il répond : « Je suis anarchiste en ce sens que je voudrais une organisation sociale qui fasse à chacun sa place au soleil, qui donne à chacun sa part au banquet de la vie, chacun produisant selon ses moyens et recevant suivant ses besoins. Un état social dans lequel les uns ne meurent pas de faim et les autres d’indigestion. Je lis plutôt des livres de poésie que des livres de chimie. Je fais de la propagande des idées que je viens d’exposer, mais uniquement par les arguments et la persuasion ; personne ne pourra dire que j’ai conseillé la violence ». Le jour même, il est incarcéré sous l’inculpation d’ « affiliation à une association de malfaiteurs », il passera plusieurs semaines en prison.
C’est quelquefois le prix à payer quand on veut rêver de lendemains qui chantent.

Je vous propose d’écouter « Le Père Lapurge ». Texte roboratif, musique entrainante, et pas si loin de l’actualité. En ces temps où l’obscénité financière et policière s’étale sans vergogne, le retour aux grands classiques, ça soulage. Un peu comme une bonne purge, quoi.

Maintenant, pour ceux qui auraient préféré Marylin Monroe, rien ne vous empêche de fredonner « Le Père Lapurge » et d’ajouter Pooh pooh bee doo à la fin.
Là-dessus, bonne fête à tous les Abel, puisque c’est le jour. Et n’oubliez pas : À Saint-Abel, faites vos confitures de mirabelles.

Je suis le vieux Père Lapurge,
Pharmacien de l’Humanité;
Contre sa bile je m’insurge
Avec ma fille Égalité.
J’ai ce qu’il faut dans ma boutique
Sans le tonnerre et les éclairs
Pour bien purger toute la clique
Des affameurs de L’Univers…”

Pooh pooh bee doo !

André Clette

On écoute « Les quatre barbus » qui interprètent « La Père Lapurge »
C’est par ici : →

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