TOUS LES 15 NOVEMBRE

Nous sommes le 15 novembre 2022.
Bonne fête aux Albert, ainsi qu’aux Léopold, et bonne fête aussi à toi Philippe, vénéré Roi des Belges.
Ce mardi 15 novembre, en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles, aura lieu le traditionnel “Te Deum” à l’occasion de la Fête du Roi.
Le Palais royal fait savoir que, cette année, Leurs Majestés le Roi Albert II et la Reine Paola et Leurs Altesses Royales la Princesse Astrid et le Prince Lorenz, le Prince Laurent et la Princesse Claire, y assisteront. Je n’ai pas trouvé l’heure de la cérémonie, mais vous devriez pouvoir vous informer en appelant le Palais royal au 02/551 20 20.

À propos de rois…
Parmi la masse de choses inutiles à savoir, j’ai le plaisir de vous informer que c’est un 15 novembre que naquit, en 1316, le roi Jean Ier le Posthume, connu pour être le seul roi de France à avoir régné de sa naissance à sa mort. Il naquit en effet peu après le décès de son père Louis X le Hutin (1289-1316) et mourut seulement quatre jours plus tard le 19 novembre 1316.
Contrairement à ce que l’on affirme parfois, son règne de quatre jours ne fut pas le plus court de l’histoire. Le record est détenu par Louis XIX qui fut roi de France pendant seulement 20 minutes.
À la suite des émeutes parisiennes dites des “Trois Glorieuses”, ou “Révolution de Juillet”, le roi Charles X, réfugié au château de Rambouillet, est contraint d’abdiquer. Lorsqu’il signe son abdication le 2 août 1830, le dauphin Louis-Antoine, duc d’Angoulême, devint officiellement roi de France sous le nom de Louis XIX. Mais, sous la pression de son père qui le considérait inapte à régner, Louis renoncera également au trône en faveur de son neveu, le duc de Bordeaux.
Entre la signature de l’abdication du roi Charles X et la signature de l’acte de renoncement se seront écoulées 20 minutes. Un laps de temps pendant lequel Louis XIX régna sur la France, du moins officiellement.
À propos du pouvoir…

Le 15 novembre 1927, Léon Trotski, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein, est exclu du Parti communiste d’URSS. Ce théoricien de la révolution permanente avait révélé ses talents d’organisateur en qualité de commissaire à la tête de l’Armée rouge.
Partisan d’une répression sans faille de toute forme d’opposition au régime communiste, il avait mené la lutte contre les opposants de tous bords. En 1924, Trotski écrivait : «Aucun de nous ne veut ni ne peut discuter la volonté du Parti. En définitive, le Parti a toujours raison […]. On ne peut avoir raison qu’avec et par le Parti, car l’Histoire n’a pas ouvert d’autre voie pour suivre la Raison.»
Il ne croyait pas si bien dire ! La justesse de son propos lui reviendra en pleine face quand il devra s’incliner devant Staline, en qui s’incarnera désormais le Parti communiste. Déporté puis expulsé d’URSS, Trotski sera finalement assassiné au Mexique en 1940.

La “baguette magique”, une boulangerie familiale

Le goût du pain…
On ne connait pas au juste l’origine précise de la baguette de pain, symbole incontournable de la France, avec le béret et le litron de rouge, mais on sait que c’est le 15 novembre 1793, c’est-à dire le 26 brumaire An II, selon le calendrier républicain, que la Convention éditait un décret révolutionnaire : tous les Français doivent désormais manger le même pain.
Je cite :
« La richesse et la pauvreté devant également disparaître du régime de l’égalité, il ne sera plus composé un pain de fleur de farine pour le riche et un pain de son pour le pauvre. […] Tous les boulangers seront tenus, sous peine d’incarcération, de faire une seule sorte de pain : Le Pain Égalité. »
À cette époque, le pain français n’est pas encore une baguette. Il est rond comme un pain belge.
On raconte que sous la IIIe République, lors de la construction du métro parisien, il fallut interdire les couteaux sur le chantier, tant les “immigrés” Bretons et Auvergnats se bagarraient sans cesse. Le couteau ayant pour principale utilité (en-dehors des bagarres) de couper le pain, l’ingénieur responsable commanda à un boulanger des pains allongés qui se coupent à la main. C’est ainsi que serait née à la Belle Époque la baguette parisienne.

Tout à fait autre chose

Le 15 novembre 1985 décédait l’écrivaine, artiste peintre, photographe et plasticienne suisse, Meret Oppenheim, à l’âge de 72 ans.
Membre du mouvement surréaliste elle avait fréquenté André Breton, Luis Buñuel et Max Ernst. Son œuvre la plus connue est probablement la tasse à thé et la cuillère en fourrure, l’un des objets surréalistes les plus exemplatifs.
Née à Berlin en 1913, dans une famille d’intellectuels et d’artistes, Meret Oppenheim a passé son enfance entre la Suisse et l’Allemagne.
À 17 ans, elle fréquente des artistes du mouvement de la Nouvelle Objectivité (un mouvement artistique né en Allemagne dans les années 20, en opposition directe avec l’expressionnisme allemand).
Arrivée à Paris en 1932, Oppenheim s’inscrit brièvement à l’académie. Elle s’y ennuie rapidement et préfère passer ses journées dans les galeries et les cafés. C’est au Café du Dôme, à Montparnasse, qu’elle rencontre le Suisse Giacometti, et par son intermédiaire Max Ernst, Man Ray, Jean Arp et son épouse Sophie Taeuber.
Giacometti encourage Oppenheim à créer son premier objet surréaliste, ce qu’elle fait et qu’elle appelle «l’oreille de Giacometti», une singulière petite sculpture en bronze de dix centimètres de haut.
En 1933, elle est invitée à exposer au Salon des Surindependants (des indépendants qui veulent être encore plus indépendants que les indépendants). Par la suite, elle se rend fréquemment aux réunions surréalistes et s’identifie étroitement au mouvement.
Sa participation aux cercles surréalistes suscite notamment une série de photographies de nus prises par Man Ray, dont “Érotique voilée”
Un jour, alors qu’elle porte un bracelet recouvert de fourrure, Picasso lui fait remarquer qu’on peut tout recouvrir de fourrure. Peu après, André Breton lui propose de participer à une exposition surréaliste consacrée aux objets ordinaires. Oppenheim se rend dans un grand magasin et achète une tasse à thé, une soucoupe et une cuillère. Elle les recouvre de fourrure. Elle expliquera vouloir transformer des objets ordinaires du décor féminin en vaisselle sensuelle.
Cette œuvre lui vaudra une énorme renommée. Certains pensent qu’elle a pu être une entrave à son développement ultérieur en tant qu’artiste. Oppenheim traversera, en tout cas, de nombreuses années de dépression au cours desquelles elle détruira bon nombre de ses œuvres. Elle ne recommencera à travailler réellement que dans les années 50.
En 1959, Meret organise sa performance la plus copiée, «Le Festin», lors de la dernière exposition internationale surréaliste à Paris, où les participants sont invités à manger de la nourriture servie sur le corps d’une femme nue.
Au cours des vingt dernières années de sa vie, Oppenheim créera quantité de peintures, dessins, sculptures, bijoux et vêtements. Elle meurt le 15 novembre 1985.

Un peu de variété…
Petula Clark, la chanteuse des sixties fête aujourd’hui ses 90 ans puisqu’elle est née le 15 novembre 1932 dans le sud-est de l’Angleterre. Elle a commencé sa carrière dès neuf ans, en animant l’émission de radio “Pet’s parlour”. À 12 ans, elle avait son premier rôle au cinéma, et durant la seconde guerre, elle donne des concerts pour les militaires. En 1954, elle enregistre son premier tube. Elle traverse alors la Manche et chante en Français. Elle connait le succès avec “Downtown”, ou encore “Yaya twist”.
Boris Vian lui écrit “Java pour Petula” et Serge Gainsbourg lui donne “Vilaine fille, mauvais garçon”, et bien sûr “La gadoue”.
Pendant trois décennies, elle va aligner des dizaines de succès que le moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Qu’ils se rassurent, ils n’y perdent pas grand-chose.
D’après le site de son fan club, ses ventes dépasseraient quand même les 68 millions de disques dans le monde !
Il n’y a dans tout cela rien d’inoubliable. Mais ça peut néanmoins s’écouter.

André Clette

Par exemple, tenez : on écoute « London »
C’est par ici : →

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