POLITIQUE DE LA PEUR ET PEUR DE LA POLITIQUE

Qu’attendre d’un gouvernement qui fait pleurer les artistes, le personnel hospitalier, et même les virologues ? Que représente-t-il, et qui nous représente encore ? J’ai mal à mon droit de vote.

 
Oublions un instant les décisions de “notre” belgo-belge CODECO, cet inimitable alliage d’absurdité, de mercantilisme, de politicaillerie et d’incompétence.
Il faut bien constater que l’émergence du variant Omicron a déjà poussé d’autres gouvernements à prendre, en mode “panique”, des mesures de confinement très radicales, à commencer par notre voisin les Pays-Bas.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que l’usage commun de “la langue de Vondel” ait eu un effet de “contagion culturelle” sur l’aile flamande du gouvernement (“culturelle”, haha, excusez-moi c’est nerveux).
Cet effet de peur panique serait provoqué, nous dit-on, par la spectaculaire “contagiosité” du variant Omicron.
Contagiosité, oui. Mais que connait-on de sa “dangerosité” ?
Pas encore grand-chose.
Il y a toutefois au moins deux pays où le variant Omicron est actif depuis plusieurs semaines, et y est déjà devenu largement majoritaire : c’est la Grande-Bretagne et l’Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, la “vague” est même déjà dans la phase “descendante” de sa courbe de Gauss.
Lors des trois précédentes “vagues” de l’épidémie, à chaque pic de contagion correspondait, avec un “effet retard” d’une quinzaine de jours, un pic équivalent dans les hospitalisations et les décès.
Or comme vous le constatez sur les graphiques ci-dessous, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
La courbe des hospitalisations et des décès reste pratiquement horizontale, en légère hausse (en Afrique du Sud) ou même en baisse (en Grande-Bretagne).
Ainsi, en Grande-Bretagne, si les contaminations ont explosé entre le 9 novembre (33.000/jour) et le 22 décembre (91.000/jour), les hospitalisations sont parallèlement passées de 9000 le 9 novembre (dont 1000 aux soins intensifs), à 7500 le 22 décembre (dont 870 aux soins intensifs). Quant aux décès, ils sont passés durant la même période de 166/jour (le 9 novembre) à 111/jour (le 22 décembre), pour un pays six fois plus peuplé que la Belgique.

Les contagions par Covid en Grande-Bretagne au 22/12

Les contagions en Grande-Bretagne : la même courbe que la précédente, mais avec une meilleure visibilité des dernières semaines

 

Les hospitalisations par Covid en Grande-Bretagne au 22/12

 

Les contagions par Covid en Afrique du Sud le 22/12

 

Les décès par Covid en Afrique du Sud au 22/12 (le chiffre des hospitalisations n’est pas disponible sur ce moteur de recherche)

Il y a probablement à ce “décrochage” statistique plusieurs causes cumulées : les campagnes de vaccination, une meilleure maîtrise des protocoles de soins, mais aussi, peut-être, une moindre virulence du virus lui-même.
Car dès le début de l’épidémie, un certain nombre d’épidémiologistes avaient annoncé un tel processus comme une possible évolution du COVID 19.
Par le passé, plusieurs maladies virales des voies respiratoires se sont en effet éteintes ainsi “d’elles mêmes” (sans remonter à la grippe espagnole, la dernière en date, chez nous, est la grippe aviaire de 2009-2010, que certains annonçaient déjà comme étant apocalyptique).
Si le SARS-COV-2 se montre visiblement plus méchant et plus coriace que son petit cousin, une telle évolution reste toutefois de l’ordre du possible. Est-ce le cas aujourd’hui ? Il est encore beaucoup trop tôt pour le dire.
Ce qui est sûr, par contre, c’est que les données hospitalières qui nous viennent de Grande-Bretagne ne justifient pas, à cette heure, la “politique panique” qui semble s’être emparée de certains gouvernements.
Pour revenir à la Belgique, le taux de reproduction moyen est actuellement de 0,77 chez nous, et reste très largement inférieur à 1 dans toutes les provinces du pays. Les chiffres des contaminations, des hospitalisations et des décès continuent à baisser.
Indépendamment de tout autre critère, qu’est-ce qui peut justifier là-dedans la fermeture d’urgence des théâtres et des cinémas ?
Que le gouvernement prenne garde : une politique de la peur et du dégoût, dont le secteur culturel est aujourd’hui la principale victime, ne peut conduire qu’à une peur et à un dégoût de la politique. J’ai mal à mon droit de vote.
Rappelez-moi encore le nom des partis qui siègent au gouvernement ?

Claude Semal, le 23 décembre 2021.

Dernière minute (24/12) : Emmanuel André, qui est généralement le pire des catastrophistes, vient de citer aujourd’hui sur twitter une étude sud-africaine qui montre que les hospitalisations et les décès avec Omicron seraient nettement moindre qu’avec Delta. C’est la première bonne nouvelle depuis très longtemps.

 

Les chiffres officiels de Sciensano le 23 décembre 2021

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